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Agriculture mondiale 100 millions d'affamés de plus en 2009, à cause d'une agriculture "injuste"

Quelque 100 millions de personnes viendront d'ici un an grossir les rangs des plus de 900 millions d'affamés dans le monde, a prévenu mardi le directeur général de la FAO Jacques Diouf, dénonçant une agriculture mondiale "injuste".

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La Pac, les "farm bills pénalisent les
agriculteurs du tiers-monde (© Terre-net Média)

"Nous sommes face à une situation où le nombre de personnes qui ont faim dans le monde a atteint cette année 923 millions", soit 75 millions de plus en 2007, a rappelé M. Diouf lors d'une conférence au Parlement européen sur l'avenir de la Politique agricole commune (Pac) de l'UE.

"D'après nos projections, si la situation se maintient, dans un an, ce sera 100 millions" de personnes en plus, a-t-il ajouté, mettant à nouveau en cause les promesses de dons non tenues des pays riches et l'organisation de l'agriculture au niveau mondial. Notant qu'en 2050, le monde devrait nourrir 9 milliards d'habitants, il a souligné l'importance de maintenir un secteur agricole tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

"Il est normal de défendre un niveau approprié de revenus des agriculteurs dans les pays développés, pour nourrir 3 milliard de personnes en plus en 2050, mais (il faut) le faire dans des conditions qui n'aient pas pour effet d'empêcher les agriculteurs du tiers-monde de produire, dans des conditions qui ne les pénalisent pas", a continué M. Diouf. "Or la PAC, les +farm bills+ (américains), pénalisent les agriculteurs du tiers-monde, et on a une agriculture, au niveau du commerce international, qui est injuste", a-t-il insisté,la qualifiant notamment d'"eurocentriste".

Il a également dénoncé les "subventions à l'agriculture des pays de l'OCDE qui représentent 372 milliards de dollars" par an, comparés au "30 milliards de dollars par an" dont le monde aurait besoin "pour investir de manière appropriée dans l'agriculture". "Vous avez tous vu qu'on a pu mobiliser 4.000 milliards de dollars pour faire face à crise financière", a ajouté M. Diouf. "Dans quel monde vivons nous, quelles sont les priorités, quelle est l'éthique?".

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